Un
policier (Tong Lung) vient enquêter sur les
persécutions perpétuées dans
un petit village perdu où un caïd (Alan
Hsu) et ses accolytes font la loi. Un villageois rebelle
(Blacky Ko) s'oppose à cette violence et se
dit prêt à accompagner le policier pour
témoigner en haut lieu. SPOILER OBLIGATOIRE
Ils vont malheuresement y laisser la vie en route
et un autre policier ainsi que le frère du
villageois vont se déplacer à leur tour
au village pour tirer cette affaire au clair, mais
avec des méthodes beacoup plus expéditives.
Jolie
petite rareté et tout premier film de Robert
Tai suite à son départ de la Shaw pour
sa terre natale, Taiwan, où il vient de chorégraphier
Incredible Kung Fu mission et Thundering mantis, Devil
killer est un kung fu des profondeurs ultra fauché
et résolument scindé en deux. En effet,
les parties avec Alan Hsu et Alexander Lou (notifiées
ainsi : *) ont été
tourné beaucoup plus tard pour terminer un
film antécédent de Lam Tien Hung jamais
achevé. Toutes les parties où Blacky
Ko, Tong Lung, Suen Yuet et Yee Yuen sévissent
sont donc bien antérieures au reste et non
réalisées par Robert d'où la
différence flagrante de style. C'est Lam Tien
Hung lui-même qui demanda à Robert te
terminer son film dont la violence expéditive
collait très bien à Robert Tai. Un boxon
de plus au pays du kung fu taiwanais donc.
Première
moitié, kung fu fin 70’s à deux
balles tout ce qu’il y a de plus classique agrémenté
de quelques passages filmés par Robert
Tai et bien au dessus techniquement. Après
une scène d’intro*
avec lui-même et Yeung Hung contre Alan
Hsu, très encourageante pour la suite,
et le générique*
typique qui présente une démo shaolin
des trois pointures du film à mains nues
puis au bâton, sympa elle aussi et plutôt
marrante, vient la première moitié
réalisé par Lam Tien Hung avec deux
héros.
Un
villageois malmené tout d’abord (Blacky
Ko Sau Leung !) et un policier qui vient enquêter,
Tong Lung, pas très haut mais bâti
comme une commode en chêne, habitué des futurs bad guys dans les Robert, notamment Shaolin chastity kung
fu et Mafia vs Ninja,
normal c'est le frère d'Alexander
Lou. Il joue ici un gentil enquêteur
à la recherche du tyran qui sème
la terreur dans le village. Sa seule méthode,
frapper puis questionner. Les combats ne sont
alors pas convaincants du tout, lui étant
trop massif et le héros opprimé
carrément mauvais (Blacky Ko qui fait des
kicks, c'est quasiment du Jimmy Wang Yu). De plus
les premiers méchants sont Yee Yuen, sans
vouloir l’offenser, le papy ne vaut plus grand-chose
martialement, et Suen Yuet (qui vient juste de
tourner dans le chef d’oeuvre Raining in the mountain,
étonnant non ?), tout sauf un artiste martial.
Bref, ambiance typique du kung fu qui n’a rien
à offrir puisque l’histoire, les acteurs,
les décors (oulala, les pauvres décors),
la mise en scène, les moyens, bref tout
est assez navrant et très loin du niveau
technique et de nervosité de Robert.
Deuxième
moitié* et
originalité principale de Devil
killer faite par la force des choses, les deux
héros de départ se font tuer lors
d'un combat sur rondins à la mode canadienne
! Un combat qui était donc à l'origine
le final du film de Lam Tien Hung. Du coup, deux
nouveaux héros prennent la relève,
l’un pour venger son frère, l’autre pour
enquêter. Il s’agit d’un certain Jackie
Chang ( ?? Impossible de mettre la main sur son
vrai nom… Mais il jouera aussi dans Shaolin
Vs Ninja) et d’Alexander Lou qui commence
tout juste son long chemin au côté de Robert Tai.
Et
là, les choses prennent de l'ampleur. Les
talents de chorégraphes de Robert font
la différence, les deux héros sont
de vrais bons techniciens et le nouveau bad guy,
Alan Hsu, prend la relève. La violence
déjà un peu présente dans
la première moitié monte encore
d’un cran. Par exemple, une jeune donzelle trompe
son mari (scène censurée évidemment…),
le mari débarque, l’amant tue le mari,
la donzelle tombe en larmes, l’amant étrangle
la donzelle pour effacer les témoins et
la donzelle finit par poignarder l’amant ! Bref,
tout le monde meurt.
Plus
sérieusement les combats montent aussi
d’un cran grâce aux techniciens fraîchement
débarqués. Un premier combat dans
la rue tout d'abord, trop court malheureusement,
avec plusieurs gars armés de bambous contre
Alexander véhicule déjà plus
de rage. Vient ensuite une attaque nocturne de
deux thugs vaguement camouflés en ninjas
qui commencent à bien échauffer
le duo. Puis, le final assez long et en deux parties
finit enfin par être vraiment intéressant
martialement. Dommage le film est terminé.
Voilà
donc un kung fu qui pourra historiquement attirer
le pélerin si il s’intéresse un
minimum au réalisateur et à sa troupe
déjà en partie présente.
On y retrouve déjà une bonne dose
de violence avec quelques tortures cheap, une
grand-mère qui se fait écraser les
doigts notamment, puis finit par se suicider en
se mordant la langue (O_0), et son fils (Blacky
Ko !) qui se fait fouetter juste à côté.
Un peu de sexe aussi, avec deux scènes
censurées aussi érotiques qu’un
poisson rouge dans un bocal. Et pas mal de combats
très mauvais tout d’abord, puis bien meilleurs*
mais bon… Dans l'ensemble, c'est pas la grande
joie mais Devil Killer a quelques caractéristiques
typiques des Chang Cheh, sa violence, et quelques
parties bien dynamiques pour titiller le fan hardcore,
en particulier son final qui constitue le premier
grand combat de Robert Tai chorégraphié pour un de ses films.
Il
n’y a qu’un seul trucage visuel typique de Robert
Tai dans Devil Killer qui se situe dans le générique*.
Les adversaires apparaissent dans un "pouf"
magique, tout premier prémisse des effets
que Robert utilisera à plus soif dans ses
films les plus dingues.