Les
ninjas ne sont pas contents et veulent faire leur
fête aux moines shaolin. Les deux groupes
vont bientôt s'étoffer pour se faire
face et décider enfin qui sortira vainqueur
de ce duel final.
TEASER
:
Nous
avons donc à ma gauche :
Les
Seven Elements Ninjas et leur chef (Alan Lee),
le nain teigneux en short qui joue de la flûte
psychédélique, hypnotise avec les
mains et maîtrise parfaitement la téléportation. Attention
! Ces ninjas sont parmi les plus féroces,
adeptes de techniques inédites dont voici
les 7 éléments :
The
OKINAWAN THUNDER FIST (le coup de poing qui fait
voler à 15 m)
The
NINJA LIGHT SKILL (l'aptitude à faire 15
flips et 20 rotations en 1 seul saut)
The
WATER SPIDER ASSAULT UNIT (des ninjas qui chevauchent
des araignées flottantes et sauteuses !)
The
IRON TIGER CONQUERS THE FOREST (des ninjas félins
masqués et bardés de griffes mortelles
sur chaque articulation qui font de la varap sur
les arbres, un classique des ninjas)
The
NINJA ROCK CLIMBING FORMATION (escalader un à
pic de 50 m en 5 sec. n'est plus un problème
!)
The
HELL UNDER EARTH MANEUVRE (des ninjas qui se déplacent
sous terre à la Duel to the death, respirent
avec un bambou et creusent à la vitesse
de l'éclair avec des petites pelles, classique
du ninja "sous-terrain")
The
NINJA HEAVEN DEATH WISH BLADE (l'attaque circulaire
lacérante à coups de chaînes
tranchantes)
Et à ma droite :
- Les Shaolin Chinois, sages et respectés,
ils sont la cible des ninjas, mais n'ont peur
de rien et ne sont pas là pour rigoler.
2 d'entre eux (dont Lee Yi Min) semblent invincibles
et leur maître à tous sait de quoi
il parle !
- Les Shaolin Japonais dont les deux représentants
les plus valeureux ont été choisi
après une épreuve extrême
pour aller jusqu'au plus réputé
des temples Shaolin en Chine et parfaire leur
formation : Alexander Lo Rei et son bouffon de
service (Charliema Nsu déjà side
kick d'Alexander dans Mafia
Vs Ninja) forment cette équipe de choc.
- La
combattante mystérieuse : Alice Tseng la
spécialiste du naked kung fu nous fait
une démo en nue intégrale avec en
bonus un saut grand écart vu en contre
plongée unique en son genre.
- Le
black Monk (Eugene T. Tramell), une masse genre
Dennis Rodman qui sait rester imperturbable et
dispose d'une force phénoménale
! Un grand maître Shaolin.
- Les
moines californiens ! (Silvio Azzolini et Amhed
Najja), qui sont venus parfaire leurs connaissances
au temple shaolin mais vont plutôt trouver
les ennuis !
- Un
jeune moine japonais est envoyé en Chine
pour avertir le temple Shaolin qu’une attaque
de ninjas serait imminente. Sur sa route, il rencontre
des moines indous et des lamas, qui après
avoir éclairci un malentendu facheux, vont
l’aider dans sa protection du temple.
FIN
DE TEASER
Ninja
final duel, l'un des plus beau fleuron du kung fu
bis taiwanais est aussi le film préféré
de Robert Tai. Le métrage originel durait plus
de 13h tournées entre 1984 et 1986, une soif
inarrêtable de chorégraphies qu'il condensera
en 8 heures pour sa version exploitée qui sortira
uniquement sous la forme de quatre vhs taiwanaises
de 1h40 chacune, extrêmement difficiles à
trouver, interdites à la distribution, que
seuls quelques spécialistes possèdent
aujourd'hui. Il parvient néanmoins à
sortir son "oeuvre" en 1986 sous la forme
d'un long métrage, en l'occurence ce film titré
Ninja Final Duel. Un autre volet tiré des vhs
taiwanaises originelles sortira finalement avec beaucoup
de difficultés en 1999 sous le nom de Shaolin
Dolemite, libéré grâce à
Toby Russell, ami proche
et fan de Robert, et la participation express de Rudy
Ray Moore aka le "Dolemite", ancien acteur
de blaxploitation 70's US. Réalisé entièrement
en extérieur, l'action de Final duel a pour
cadre l'un des plus utilisé parmi les magnifiques
temples shaolin coréens, que l'on retrouvera
dans nombre de kung fus de seconde zone, ainsi que
dans le chef d'oeuvre de King Hu Raining in the mountain.
Muni
d'un scénario absolument anecdotique, la
confrontation entre les ninjas japonais qui veulent
mettre fin aux moines shaolin, Final duel réunit
une large brochette de combattants habitués
du réalisateur. Alexander
Lo, acteur fétiche, ami et disciple
de Robert, y incarne donc un shaolin japonais
qui part pour la Chine au temple shaolin originel
afin de prévenir l'attaque des ninjas,
accompagné de Charliema Nsu. Du côté
shaolin, Lee I Min, grand ami de Robert, joue
un valeureux moine tandis que les 3 gweilos préférés
de Bob incarnent des shaolins californiens en
visite au temple (Ahmed Najja et le longiligne
Silvio Azzolini tous deux experts du tambourin
ainsi que le terrible Eugene T. Trammel, ancien
DJ reconverti en redoutable guerrier black grâce
à son faciès et son très
bon niveau en Taekwondo). Notons à nouveau
la plus mémorable participation de l'une
des grandes adeptes des combattantes entièrement
nues, la très impudique Alice Tseng. Opposé
à cette fine équipe loin d'être
exhaustive, Alan Lee se déchaîne
dans un rôle de nain teigneux et ricaneur,
leader déluré des maléfiques
ninjas, spécialiste de la téléportation
et de l'hypnose grâce à sa flûte
magique qui s'utilise comme pourrait le faire
un charmeur de serpent, accompagnée d'effets
caléïdoscopiques uniques en leur genre.
A ses ordres, une troupe de ninjas baptisée
"Seven element ninja" qui usent de techniques
méconnues et ajoutent au charme indéniable
de cette douce folie. Parmi ces sept techniques
mortelles présentées au début
du film tel un véritable clip promotionnel,
citons principalement la technique des ninjas
souterrains qui se déplacent sous terre
à vitesse grand V en creusant avec des
pelles de l'armée américaine, et
la plus culte des techniques jamais inventées,
l'escadron de ninjas chevauchant des araignées
volantes en polystyrène. Ses sept techniques
ne sont pas toutes utilisées ici simplement
parce que les manquantes sont dans les autres
volets oubliés.
Au
delà de sa profusion de délires
bis et de son rythme de combat proche du non stop,
Final duel a l'énorme avantage de proposer
une palette de très bons techniciens dont
Alexander Lo Rei, Lee I Min, Eugène Trammel
et Alan lee, et une mise en scène unique
et épileptique menée par un très
grand amoureux des chorégraphies speedées,
violentes et câblées. Malgré
son expérience acquise au côté
de Chang Cheh qui laisse indéniablement
des traces sur son style (du sang et des morts
!), Robert a encore une fois des moyens extrêmement
limités pour donner vie à ses folles
idées. Mais qu'importe le rendu final,
et ç'est là où sa force réside,
Robert a la foi tout comme ses acteurs / disciples
qui le suivent aveuglément dans son envie
extrême et son goût pour la rage caricaturale.
Il ne s'embarrasse pas des considérations
financières et tourne sans la moindre hésitation
quitte à obtenir un résultat très
Z, pour le plus grand plaisir des amateurs. Il
mélange sans vergogne les techniques improbables,
les câbles par dizaine parfaitement visibles,
les mannequins en mousse qui traverse le cadre,
les giclées de peinture rouge, les gros
plans de faciès enragés, une poignée
d'effets gores très cheap, ajoute une bande
musicale piquée un peu partout, le thème
musical de Rambo qui colle plutôt bien à
l'ambiance "ça va chier !", un
insert de quelques secondes de l'intro du thème
de Ghosbusters ! des nappes de Das Boot ou encore
le thème principal de 12 gold medaillons
qui ajoute encore à l'entrain, et offre
au final un véritable petit bijou déluré
réalisé au lance-pierre mais qui
n'a que très peu de concurrents.